Syndrome de Korsakoff

Le syndrome de Korsakoff, aussi appelé syndrome amnésique ou de démence de Korsakoff est un trouble neurologique qui se caractérise par des oublis importants d’une grande partie des informations perçues par le patient qui surviennent suite au développement de la maladie (on parle alors d’amnésie antérograde ). Dans certains cas, l’amnésie touche également la période antérieure à l’installation du syndrome, on parle alors d’amnésie rétrograde.

Ce trouble neurologique est lié à une carence en thiamine ou vitamine B1, qui engendre des lésions irréversibles au niveau de certaines régions du cerveau.

Ces absences ou oublis engendre de grandes difficultés quotidiennes pour le patient qui ne peut pas se souvenir du lieu où il se trouve, des dates. Il a aussi beaucoup de mal à reconnaître les personnes et peut même attribuer une identité erronée à quelqu’un. Ce syndrome est aussi connu sous le nom de syndrome amnésique avec fabulations, car le malade remplace souvent les faits réels par des souvenirs sortis de son imagination.

Les causes du syndrome de Korsakoff

Le syndrome de Korsakoff se manifeste par un trouble neurologique notamment de la cognition ou l’oubli dû à une carence en thiamine au niveau du cerveau. La thiamine, appelée aussi vitamine B1, est une vitamine hydrosoluble qui a pour rôle de participer à la transformation des glucides en énergie. L’insuffisance et/ou la manque de cet élément dans l’organisme peut provoquer des troubles nerveux et cardiaques importants et peut causer des lésions irréversibles au niveau de certaines régions du cerveau.

Comme ce qui a été mentionné auparavant, le syndrome de Korsakoff se caractérise par un trouble de la cognition. La mémoire de la personne atteinte par cette maladie est sévèrement touchée, d’où la présence des dommages cérébraux. Selon les spécialistes, les dommages sont principalement causés par une dépendance permanente que ce soit psychique ou physique à tous les types de boissons alcoolisées ou à une carence alimentaire.

La carence de vitamine B1, quand elle est caractérisée et très importante peut engendrer deux formes de pathologies :

  • la pathologie cérébrale aiguë ou encéphalopathie de Gayet-Wernicke, qui se manifeste par une confusion mentale, une désorientation dans le temps et l’espace et un trouble de l’équilibre. Elle peut évoluer de manière chronique.
  • quand la pathologie cérébrale devient chronique, elle est appelé syndrome de Korsakoff.

Qui est touché par ce syndrome ?

syndrome de Korsakoff

Les personnes souffrant d’alcoolisme chronique sont les plus touchés par cette pathologie car l’alcool interfère de façon immédiate avec la capacité du corps humain à absorber les vitamines essentielles. La consommation chronique et importante d’alcool entraîne un déséquilibre alimentaire, d’où la carence en vitamine B1. Ensuite le patient peut plonger dans un trouble cognitif aiguë mais finir par retrouver un état normal ou basculer totalement dans le syndrome de Korsakoff.

Les individus se trouvant en état de malnutrition sévère, et donc en déficit de vitamine B1 sont aussi touchés par cette maladie. Cela peut aussi concerner, quoique plus rarement, des personnes souffrant d’un traumatisme crânien grave ou d’une tumeur cérébrale. Au niveau de la région médiane du cerveau, responsable de la mémoire, se forment des lésions et c’est pour cette raison que la mémoire est essentiellement atteinte. Cette carence entraîne aussi des problèmes au niveau de du mouvement, de la vision et de la coordination.

Symptômes et signes distinctifs du syndrome de Korsakoff

Le plus souvent, les hommes qui ont entre 45 et 65 ans sont les plus vulnérables mais le syndrome peut aussi affecter les femmes dès l’âge de 35 ans. L’individu atteint par le syndrome de Korsakoff souffre d’une maladie neurodégénérative (potentiellement réversible dans le cas de l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke), qui en raison du caractère irréversible des lésions est incurable. Il n’existe pas de guérison possible pour cette maladie mais une potentielle adaptation aux troubles de la part du patient et de ses proches.

Les différents signes distinctifs et les principales difficultés observées sont très proches de celle d’un patient atteint du syndrome de Diogène :

  • L’absence totale du besoin d’aide : la personne ne se rend pas compte de ses difficultés et pense n’avoir aucun problème. Elle ne comprend donc pas la nécessité de se faire aider.
  • Un état souvent dépressif
  • Un isolement social, familial ou professionnel important
  • Un apathie prononcée : un manque d’intérêt émotionnel, un manque de motivation, une tendance à la procrastination (remettre systématiquement ses actions au lendemain).
  • Une incurie extrême : négligence de l’hygiène corporelle, de l’alimentation, absence de nettoyage du logement, insouciance pour l’habillage ou les tâches quotidiennes.

Sur le plan comportemental, ce syndrome amène, parfois, comme pour le syndrome de Diogène, une accumulation compulsive d’objets hétéroclites nommée également syllogomanie et est enclin à une personnalité pré-morbide, distante et soupçonneuse.

Les conséquences majeures du syndrome de Korsakoff

Les symptômes du syndrome de Korsakoff sont nombreux et requièrent une grande attention médicale. En effet les symptômes liés au syndrome deviennent de plus en plus grave au fur et à mesure que le temps avance. La plupart des cas, la psychose de Korsakoff est reconnue à partir des pertes de mémoire à court terme et aussi à une désorientation spatio-temporelle. A ce stade, les principales conséquences sont la perte de repères sociaux, l’incurie, la confusion mentale, la difficulté à marcher, les problèmes de l’équilibre, le coma, les mouvements involontaires des yeux, une pression artérielle basse et l’hypothermie.

Les personnes atteintes vont perdre la mémoire à court terme, plus précisément tout ce qui se rapporte aux événements qui ont survenu au début de la maladie. Comme son nom le dit, le syndrome amnésique avec fabulations peut apporter l’individu atteint de la maladie à fabuler, c’est à dire à inventer des événements pour combler sa perte de mémoire ou remplacer des faits réels par des inventions ou fabulations.

Aussi s’ajoute la désorientation temporo-spatiale où l’incapacité à se situer dans le temps et dans l’espace, la difficulté d’acquérir de nouvelles aptitudes, les pertes de mémoire involontaire, les hallucinations, les comportements et discours répétitifs, une apathie, un émoussement émotionnel, des troubles de l’humeur, comme par exemple une dépression, des angoisses ou des crises de panique avec quelquefois des périodes d’euphorie. L’individu est incapable de planifier quoi que ce soit. Suite au trouble ou syndrome de Wernicke-Korsakoff, la personne vit dans des conditions de vie négligées, entre dans la syllogomanie et en arrive souvent jusqu’à l’extrême pauvreté.

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Traitements du syndrome de Korsakoff

La maladie ne peut être diagnostiquée convenablement si la personne n’arrête de consommer de l’alcool durant plusieurs semaines, le temps pour que les effets immédiats de la forte consommation d’alcool s’estompent complètement. Le sevrage éthylique doit absolument avoir lieu dans un centre spécialisé sous le contrôle d’un médecin. En effet, la situation se stabilise une fois que la personne arrête de boire et maintient une alimentation bien équilibrée.

Le médecin peut alors évaluer de façon approfondie le patient en utilisant des tests semblables à ceux utilisés pour diagnostiquer une personne atteinte d’une encéphalopathie de Wernicke. Le trouble de la mémoire peut être aussi vue comme étant la maladie d’Alzheimer si elle continue à s’aggraver même si l’alcool dans l’organisme du patient n’est plus observé.

Dans le cas d’une pathologie cérébrale aiguë (encéphalopathie de Gayet-Wernicke) et non chronique, des traitements peuvent être trouvés si la personne atteinte du syndrome est prise en charge en temps et en heure afin de limiter tout accroissement de la maladie. Le traitement se base sur l’augmentation du niveau de thiamine dans le corps à l’aide des suppléments de vitamine B1 introduite par voie orale ou intraveineuse. Il est aussi possible d’empêcher la progression par une bonne alimentation, une bonne hydratation et du soutien morale de la part des proches.

Si vous connaissez quelqu’un atteint de cette maladie, l’aide est la solution à privilégier pour traiter la cause. Un accompagnement social fait suite à cette aide. La personne souffrante pourra faire l’objet d’un traitement comportemental. Car dans ce type de maladie, la difficulté demeure dans le refus de toute aide venant de la personne concernée.

D’autres solutions sont aussi indiquées. Appelez le centre médico- psychologique ou CMP du lieu de domicile pour parler de la situation de la personne souffrante ou signaler la mairie en cas d’urgence. Il ne faut surtout pas oublier que cette maladie, si elle est diagnostiquée avant sa phase chronique, peut souvent être traitée, et que les malades bien qu’ils refusent toutes aides en ont vraiment besoin même s’ils ne sont pas en mesure de le demander.