Biographie du Docteur Jean-Claude Monfort, le spécialiste du syndrome de Diogène

Éminent spécialiste du syndrome de Diogène, le Docteur Jean-Claude Monfort est un médecin neuro-psycho-gériatre effectuant des recherches sur les « personnes âgées pas faciles qui épuisent ». Pour lui, le syndrome de Diogène n’est pas une pathologie, mais un ensemble de comportements ou de symptômes allant à l’encontre des conventions sociales et pouvant conduire à des conditions de vie négligées, voire insalubres.

Neuro-psycho-gériatre des « situations pas faciles qui épuisent »

Jean-Claude Monfort naît le 28 avril 1952 à Chaville, dans le département des Hauts-de-Seine en région Île-de-France. Après le lycée, il décide d’entrer en faculté de médecine.

En 1983, il présente avec succès sa thèse et obtient le titre de Docteur en Médecine. Il choisit par la suite de se spécialiser en neurologie en décrochant en 1986 le CES de Neurologie (ancien interne des Hôpitaux de Paris) puis, deux ans plus tard, en 1988, le CES de Psychiatrie.

Le neuro-psychiatre ne s’arrête pas là pour autant et choisit de suivre l’enseignement relatif aux aspects médicaux, médico-sociaux et psycho-gériatriques de la pathologie des seniors. En 2001, il obtient une capacité de gériatrie et donc le titre de spécialiste en Gériatrie.

En plus de ses nombreux titres, le Docteur Jean-Claude Monfort a suivi de moultes formations :

  • Formation Analytique ;
  • Certificat de Statistique Appliqué à la Médecine (CESAM – Pr Schwartz) ;
  • CES de biologie humaine de Pharmacologie spéciale approfondie (Pr Simon) ;
  • DU de Biochimie Normale et Pathologique du Système Nerveux (Pr Bauman) ;
  • DU de Psychiatrie Légale (Pr Féline) ;
  • DEA de Psychopathologie (Pr Widlöcher).

Aujourd’hui, Jean-Claude Monfort est directeur pédagogique de l’AFAR, enseignant et chercheur. Il est par ailleurs responsable du diplôme de Psychogériatrie à l’Université Paris Descartes qu’il a co-créé en 2007, puis dirigé pendant une décennie.
Il est également l’auteur de nombreuses publications scientifiques, mais également d’ouvrages notamment relatifs au syndrome de Diogène.

Il se décrit lui-même comme un neuro-psycho-gériatre s’occupant uniquement des « situations pas faciles qui épuisent ». Au sein de celles-ci, il s’agit une fois sur 10 d’une situation de type Diogène. Il reconnaît volontiers que c’est ainsi qu’il s’est intéressé tout particulièrement à ce syndrome.

Le syndrome de Diogène expliqué par le Dr Jean-Claude Monfort

Les personnes présentant le syndrome de Diogène sont souvent réduites aux cas d’hommes et de femmes amassant les objets, vivant reclus et dans des conditions d’hygiène extrêmes. Pourtant, le Dr Jean-Claude Monfort rappelle qu’une personne ne présentant aucun de ces comportements peut toutefois être dans une situation de Diogène.

Pour ce spécialiste mondial, la définition de ce syndrome comporte un critère principal : un « Diogène » aurait besoin de tout mais ne demande rien à personne. Il existe par ailleurs trois critères dits secondaires :

  • la relation aux objets : le domicile peut effectivement être rempli à l’extrême (philosophie de l’entassement – Diogène de Clark), mais il peut également être totalement vide (philosophie du zéro objet – Diogène de Sinope) ;
  • la relation au corps : là encore, ce sont les extrêmes qui prédominent. Soit une négligence totale, « Diogène sale », soit une propreté excessive, le « Diogène propre » (cas rare) ;
  • la relation aux autres : elle peut prendre la forme d’une aversion pour le genre humain (misanthropie de survie – Diogène reclus à domicile) ou au contraire, d’une bienveillance envers les autres (philanthropie – Diogène philanthrope).

Les relations aux autres, au corps ou aux objets sont trois curseurs qui peuvent évoluer d’un extrême à un autre pour une même personne ayant un tel syndrome. L’exemple le plus connu est celui d’Howard Hughes qui est passé d’une propreté maladive au début de sa vie à un abandon total de son hygiène corporelle quelques années avant sa disparition.

Les cas de Diogène les plus répandus sont les personnes associant les trois critères secondaires, c’est-à-dire, un entassement, une saleté et une vie recluse. Mais ces mêmes personnes peuvent ne présenter que deux, voire qu’un seul de ces critères secondaires, ce qui rend le diagnostic plus difficile.

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