Le syndrome de Diogène est il héréditaire ?

Le syndrome de Diogène est une pathologie qui atteint autant les jeunes que les personnes plus âgées. Si certains troubles psychiatriques présentent un lien génétique, le syndrome de Diogène est plus complexe à analyser. Alors, le syndrome de Diogène se transmet-il par les gènes ? Comprendre les origines de ce syndrome est essentiel pour offrir un soutien adapté aux personnes concernées.

À quoi est dû le syndrome de Diogène : quels sont les profils à risque ?

Décrit en 1975 par le Dr Clark, le syndrome de Diogène apparaît généralement après un événement déclencheur. Les causes ne sont pas totalement précisées, mais certains facteurs de risque ont été identifiés. Il peut s’agir de : 

  • La perte d’un proche
  • Un traumatisme
  • L’anxiété
  • L’isolement social
  • La peur de jeter 
  • Les déficits d’attention
  • Les difficultés à s’organiser

Il ne touche pas un profil unique de patients. Une étude visant à décrire un profil type a mis en évidence la vulnérabilité du sujet âgé qui présente un plus haut risque de dégradation. Les personnes vivant seules, sans soutien familial ou amical, sont exposées. Avec peu de chance de recevoir de la visite ou encore un sentiment de ne pas compter pour les autres, ils ne réalisent pas l’importance de soigner leur environnement.

Les personnes ayant un passé marqué par des événements difficiles ayant fragilisé leur équilibre psychologique sont plus à risque. Ce syndrome peut se développer après un trauma personnel comme un divorce, la perte d’un proche, la perte d’objets chers dans un incendie par exemple ou après un abus, quelle que soit sa nature. Les personnes, dans une situation d’extrême pauvreté, ont tendance à accorder plus de valeur qu’il n’en faut à certaines choses.  

L’état émotionnel influence également le développement de ce syndrome. C’est le cas de Madame BH âgée de 67 ans, retraitée, veuve, qui vivait seule et isolée depuis le décès de sa fille dans une maison insalubre. L’état émotionnel peut encourager le besoin de sentir une certaine connexion affective avec des objets. Ce syndrome peut également résulter d’un choix libre de ce mode de vie. 

La génétique dans le syndrome de Diogène : une approche complexe

La question de l’hérédité du syndrome de Diogène est délicate. À ce jour, aucune preuve scientifique solide ne confirme une prédisposition génétique à ce trouble. Selon des personnalités comme le docteur en psychologie Béatrice Millêtre, « le syndrome de Diogène n’est pas du tout héréditaire. C’est une pathologie liée à un moment donné, au parcours de vie d’une personne ». 

Des études ont montré que des troubles obsessionnels compulsifs, TOC ont une composante héréditaire. Des comportements similaires auraient été remarqués parmi des individus de la même famille. Et c’est d’ailleurs compréhensible lorsqu’on imagine bien qu’un membre ayant vécu auprès d’un individu atteint a plus de chance de développer les mêmes symptômes. En outre, un terrain génétique commun pourrait prédisposer à un comportement de négligence et d’isolement social. C’est du moins, ce que suggère une étude publiée dans The American Journal of Psychiatry (2014). 

Selon cette étude, les troubles d’accumulation auraient une base génétique partagée avec les troubles obsessionnels compulsifs. Il y aurait même une prévalence plus élevée chez les personnes ayant des antécédents familiaux de TOC. Toutefois, les recherches continuent pour répondre à la question.

Ces autres pathologies qui peuvent déclencher le syndrome de Diogène 

Certaines pathologies, telles que les affections neurodégénératives, sont mises en cause. C’est d’ailleurs en raison de la perte progressive de leurs capacités physiques et cognitives que les personnes âgées sont plus susceptibles de développer ce syndrome. L’apparition de cette maladie, particulièrement chez les jeunes, cache généralement une affection mentale telle que la schizophrénie. Il faut aussi souligner d’autres pathologies, telles que :

  • Le trouble du Spectre de l’Autisme TSA,
  • Le trouble déficitaire de l’attention TDA,
  • La dépression sévère,
  • La démence,
  • Le syndrome de Wernicke-Korsakoff
  • La maladie d’Alzheimer
  • Les accidents vasculaires cérébraux AVC.

Ces troubles associés peuvent compromettre le comportement et le rapport aux objets. Une prise en charge au plus vite est alors indispensable.

Méthodes de prise en charge

La syllogomanie, bien que plus fréquente, n’est pas la seule manifestation du syndrome de Diogène. Le patient cesse progressivement de prendre soin de lui et de son environnement. Il abandonne son hygiène corporelle, néglige l’entretien du logement et peut même consommer des aliments en mauvais état. Cela entraîne de graves conséquences sur la santé, comme des maladies dermatologiques et des infections, des chutes et blessures, de la malnutrition ou des problèmes respiratoires.

Le déni de la maladie demeure le plus grand défi en la matière, car ces personnes ne reconnaissent pas leur état et refusent les soins. Heureusement, une prise en charge est possible. Le trouble est profond, et il faut une approche humaine, progressive et bienveillante

Ne pas brusquer la personne

L’erreur la plus fréquente est de vouloir tout ranger et nettoyer immédiatement. Pour la personne atteinte, ses objets ne sont pas de simples déchets : ils ont une valeur affective. Il faut donc y aller doucement, en instaurant un dialogue et en respectant son rythme. L’isolement étant un facteur aggravant, recréer du lien social, que ce soit avec des proches, des voisins est important.

Faire appel à un médecin ou un psychologue

Un médecin peut poser un diagnostic, proposer un traitement ou orienter vers un psychologue. Dans certains cas, une hospitalisation ou un séjour en psychiatrie peut être nécessaire. Cela est encore plus important si l’état de santé de la personne est en danger. 

Nettoyage et désinfection du logement

Avant d’en arriver à l’étape du nettoyage, il faut faire preuve de patience. L’enjeu étant de supprimer les objets dangereux tout en sauvegardant ceux ayant réellement une importance pour le patient souffrant du syndrome de Diogène. Mais les personnes atteintes du syndrome détestent que l’on viennent modifier l’ordre établi et toucher à leurs affaires. Le nettoyage est d’autant plus difficile que lorsque l’appartement devient trop insalubre, seul un service de nettoyage professionnel peut s’en charger. Les spécialistes du débarras et de l’assainissement vont progressivement remettre la maison en état. Il est facile d’obtenir un devis gratuit auprès des entreprises pour une évaluation des travaux et une meilleure planification de l’intervention.

En résumé, bien que le syndrome de Diogène ne semble pas avoir de composante génétique clairement établie, il est influencé par une combinaison de facteurs. En attendant les avancées scientifiques pour faire lumière sur le sujet, il convient d’aborder chaque cas individuellement. Et ceci, en tenant compte de l’histoire personnelle et des besoins spécifiques du patient.

Sources :

  • https://journals.openedition.org/popvuln/1559
  • https://www.cambridge.org/core/journals/european-psychiatry/article/diogene-syndrome-about-two-clinical-cases/CB95EE589BB27A1963D3C018A65D64FB
  • https://www.jeune-independant.net/wp-content/uploads/2024/07/EDITION-14-07-2024.pdf
  • https://theses.fr/2007PA120023
  • https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36379924/
  • https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1627483012001468
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