De plus en plus de personnes atteintes du syndrome de Diogène à Paris

Depuis quelques années, des signalements sont recensés sur l’insalubrité des logements. La ville de Paris, par l’intermédiaire du Service Technique de l’Habitat (STH), prend en charge des cas de « syndrome de Diogène ». 

Ce syndrome est un trouble comportemental qui se manifeste essentiellement chez les personnes âgées. Il se révèle généralement après une fracture sociale (décès d’un proche, départ à la retraite, etc.), et se caractérise par l’association de deux troubles, l’incurie (négligence de l’hygiène personnelle) et la syllogomanie (entassement maniaque d’objets). Sa dénomination se réfère au philosophe antique cynique, Diogène de Sinope. Il vivait seul et méprisait les conventions et les hommes.
Ce sont les voisins, les pompiers, la famille qui avertissent les services de la ville, à cause d’odeurs nauséabondes, d’apparition d’insectes. Dans ces circonstances-là, un inspecteur de salubrité est déféré pour constater les dégâts.

Le nombre d’arrêtés augmente à Paris

Pascal Martin, un responsable du STH, déclare que pendant l’année 2015, 148 arrêtés préfectoraux ont été obtenus, alors qu’il y a une dizaine d’années, il n’en comptait qu’une vingtaine.
La première rencontre avec un individu souffrant du syndrome de Diogène est complexe. Les « Diogènes » n’ouvrent pas leur porte. De manière générale, le premier contact s’effectue soit par courrier, ou soit par téléphone. L’idée principale est de gagner leur confiance.

Insalubrité du logement

Dès que les services de la ville entrent dans le logement, elles se rendent compte des conditions insalubres du logement. Des détritus sont collectés du sol au plafond, des journaux, des excréments, des poubelles couvrent le sol. Pendant le nettoyage de l’appartement, les objets entassés sont soigneusement triés, tout n’est pas évidemment à jeter. L’intervention est à la charge du locataire. Toutefois, une commission peut exonérer la personne de ces frais de nettoyage.

Prise en charge médicale et sociale

A posteriori, les « Diogènes » sont pris en charge dans un service hospitalier compétent, par exemple une unité de gériatrie. Certains retrouvent leur domicile, avec un suivi social, médical et associatif. La rechute n’est jamais trop loin.
Le docteur Montfort explique l’augmentation des cas de syndrome de Diogène. Il déclare que les services concernés connaissent mieux ce syndrome. Par conséquent, ils n’hésitent pas à signaler le cas, et à agir dans l’intérêt du « Diogène ».

Le syndrome n’est pas une maladie

Ernest Dupré, en 1916, est le premier à s’interroger sur le phénomène. Cependant, c’est en 1975 que l’appellation du syndrome voit le jour, grâce aux gériatres Mankikar et Clark. Depuis, quelques médecins essaient de comprendre, particulièrement le docteur Montfort. Il informe dans une enquête, datant de 2005, que c’est une suite de symptômes qui peuvent dissimuler des maladies.
Les chiffres concernant le syndrome de Diogène sont encore approximatifs. En revanche, les services compétents savent les soigner, au moyen d’un suivi social et médical.

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