Malgré une réticence forte à être épaulé et aidé, les personnes atteintes du syndrome de Diogène ont d’autant plus besoin de soutien et d’aide. Face à cette situation médico-sociale, la loi n’oblige pas les médecins à intervenir, c’est pourquoi l’approche psychologique d’une prise en charge est primordiale… L’isolement social souvent constaté complique parfois les choses, c’est pourquoi il est fortement conseillé de se faire épauler par des professionnels qualifiés. En maison de retraite, les personnes âgées bénéficient d’un encadrement sécurisé, d’activités sociales et d’une prise en charge personnalisée qui peuvent aider à la prévention ou au suivi d’un cas de Diogène. Des organismes comme Retraite Plus aide gratuitement les familles à trouver la maison de retraite adéquate.
Bien diagnostiquer la cause du syndrome de Diogène
Dans le cas avéré d’une personne atteinte du syndrome de Diogène, la première question primordiale à se poser est celle de la responsabilité de la personne à cette mise dans cette situation : s’agit-il d’une réaction pathologique ou psychologique ou tout simplement d’un choix de vie ? Il est très complexe, dans certains cas pouvoir répondre clairement à cette question car chaque situation de Diogène est unique. Quelles sont alors les limites et à quel moment une prise en charge médicale doit-elle se faire ?
Il est possible de réduire une grande majorité des cas à deux situations fréquentes :
Mise en évidence de la maladie : traitement médicamenteux
Lorsqu’un bilan psychologique et médical a eu lieu et a permis de déceler un syndrome de Diogène comme maladie, alors la prise de décision est simplifiée. L’hospitalisation est le seul recours. Une hospitalisation en médecine interne gériatrique si le cas s’avère dépendre d’une démence de type Alzheimer ou fronto-temporale ou une hospitalisation en psychiatrie lorsqu’une schizophrénie ou une paranoïa délirante et mise en évidence.
Si tel est le diagnostic, la conséquence de l’hospitalisation paraît évidente, néanmoins les conditions et les modes d’application de traitement sont beaucoup plus difficiles à appréhender. Il apparaît très clairement, depuis ces dernières années, que la privation totale et brutale du mode de vie dans lequel le patient s’est enfermé peut s’avérer fatale. Elle peut provoquer un stress majeur qui peut devenir un des facteurs de mort. Une mort qui peut découler d’une maladie somatique ou bien un suicide, ce qui laisse à penser que le Diogène a fait de ce mode de vie un besoin vital.
Depuis quelques années des centres hospitaliers, un peu partout en France, vous commencez à établir des protocoles de prise en charge pour ces individus au syndrome un petit peu particulier. Ainsi, à Toulouse par exemple, depuis 2012, il existe un protocole entre le conseil général, le centre hospitalier Gérard Marchand et le Centre Hospitalier Universitaire afin de coordonner la prise en charge des sujets atteints du syndrome de Diogène.
Lorsque aucune maladie n’est détectée : prise en charge sociale
C’est donc le cas de figure le plus délicat car il s’agit de la question du respect de la liberté d’autrui. En effet, dans le cadre de la loi française rien n’oblige les médecins à intervenir lorsqu’une personne jouit de sa pleine capacité. Étant donné que le bilan médico-social n’a pas pu mettre en évidence des symptômes liés à une maladie, l’individu est totalement libre de son choix, ce qui rend très difficile l’approche sociale et psychologique. Le forcer à sortir de chez lui ou à rompre brutalement son mode de vie serait, comme on l’a évoqué plus haut, une catastrophe et pourrait tout simplement avoir des conséquences vitales.
Il faut donc trouver le moyen et la démarche pour entrer en communication avec le sujet sans le brusquer, ni lui faire peur mais bien en créant un une relation de confiance. La difficulté consiste à lui faire prendre conscience de l’intérêt à vivre en communauté et a progressivement de son isolement. Cette approche demande du tact, de la délicatesse et de solides connaissances en psychologie.
Un suivi psychologique sur la durée
Après avoir correctement identifier le syndrome et avoir réussi à entamer un contact, après avoir réussi à sortir la personne de son environnement dégradé et malsain ou avoir pu faire intervenir des équipes de nettoyage, s’ouvre alors une étape cruciale, celle du suivi personnalisé. Une démarche longue et compliqué…
En savoir plus : Suivi psychologique personnalisé
Approche psychopathologique
Que faut-il faire pour appréhender ce trouble comportemental ? De nombreuses hypothèses ont été évoquées pour mieux expliquer la situation et tenter d’apporter une réponse en termes de prise en charge. Une équipe suisse de Genève avait proposé une hypothèse par rapport à la structure de personnalité des personnes vivant dans un total désordre. L’équipe avait relevé que les personnes atteintes présentent une personnalité du genre paranoïaque. Clark, quant à lui, interprète la situation comme une réaction au stress des personnes âgées par rapport à une personnalité prédisposée. Selon lui, ces personnes ne présentent pas des pathologies psychiatriques avérées.
D’après l’approche de Chebili, les personnes atteintes du syndrome de Diogène ont plutôt la problématique de deuil. Chebili confirme que la fréquence des deuils pourra entraîner un trouble psychologique et comportemental chez quelqu’un, surtout au cours de sa vieillesse. D’après les études réalisées auprès des personnes atteintes par le syndrome d’entassement, il est à remarquer que la plupart des personnes atteintes par ce trouble montrent une incapacité à oublier leur passé. Par exemple, si des parents perdent leur enfant dès son plus jeune âge, il leur saura bien évidemment impossible de digérer cette perte. Si d’autres deuils venaient à se produire dans une fréquence élevée, cela augmentera largement le risque potentiel d’apparition d’un trouble comportemental.
Assainir les conditions de vie : Nettoyer le logement
Pour des raisons évidentes de sécurité et d’hygiène, aussi bien pour le patient que pour son voisinage, il est impératif de ne pas laisser les personnes atteintes du syndrome de Diogène dans les conditions de vies qu’elles se sont construites année après année. Le nettoyage est impératif et salutaire mais bien souvent difficile voire impossible ou presque dans certains cas. C’est la solution la plus efficace reste l’intervention de professionnels du nettoyage après Diogène. Formés, équipés et méthodiques, c’est pratiquement le seul moyen de retrouver un logement décent et habitable à la suite d’un telle situation. Se tourner vers des professionnels représente aussi un soulagement car cette phase peut s’avérer pénible et contraignante.
En savoir plus : Nettoyage d’un logement suite à un Diogène
Des associations pour vous aider
Un peu partout en France, les choses s’organisent et les associations sont de plus en plus sensibilisés à ces cas de figure. Voici une liste non exhaustive d’associations qui peuvent vous venir en aide :