Approche psychologique, prise en charge et éthique

Dans le cas avéré d’une personne atteinte du syndrome de Diogène, la première question primordiale à se poser est celle de la responsabilité de la personne à cette mise dans cette situation : s’agit-il d’une réaction pathologique ou psychologique ou tout simplement d’un choix de vie ? Il est très complexe, dans certains cas pouvoir répondre clairement à cette question car chaque situation de Diogène est unique. Quelles sont alors les limites et à quel moment une prise en charge médicale doit-elle se faire ?

Il est possible de réduire une grande majorité des cas à deux situations fréquentes :

Cas n°1 : mise en évidence de la maladie

Lorsqu’un bilan psychologique et médical a eu lieu et a permis de déceler un syndrome de Diogène comme maladie, alors la prise de décision est simplifiée. L’hospitalisation est le seul recours. Une hospitalisation en médecine interne gériatrique si le cas s’avère dépendre d’une démence de type Alzheimer ou fronto-temporale ou une hospitalisation en psychiatrie lorsqu’une schizophrénie ou une paranoïa délirante et mise en évidence.

Si tel est le diagnostic, la conséquence de l’hospitalisation paraît évidente, néanmoins les conditions et les modes d’application de traitement sont beaucoup plus difficiles à appréhender. Il apparaît très clairement, depuis ces dernières années, que la privation totale et brutale du mode de vie dans lequel le patient s’est enfermé peut s’avérer fatale. Elle peut provoquer un stress majeur qui peut devenir un des facteurs de mort. Une mort qui peut découler d’une maladie somatique ou bien un suicide, ce qui laisse à penser que le Diogène a fait de ce mode de vie un besoin vital.

Depuis quelques années des centres hospitaliers, un peu partout en France, vous commencez à établir des protocoles de prise en charge pour ces individus au syndrome un petit peu particulier. Ainsi, à Toulouse par exemple, depuis 2012, il existe un protocole entre le conseil général, le centre hospitalier Gérard Marchand et le Centre Hospitalier Universitaire afin de coordonner la prise en charge des sujets atteints du syndrome de Diogène.

Cas n°2 : lorsque aucune maladie n’est détectée

C’est donc le cas de figure le plus délicat car il s’agit de la question du respect de la liberté d’autrui. En effet, dans le cadre de la loi française rien n’oblige les médecins à intervenir lorsqu’une personne jouit de sa pleine capacité. Étant donné que le bilan médico-social n’a pas pu mettre en évidence des symptômes liés à une maladie, l’individu est totalement libre de son choix, ce qui rend très difficile l’approche sociale et psychologique. Le forcer à sortir de chez lui ou à rompre brutalement son mode de vie serait, comme on l’a évoqué plus haut, une catastrophe et pourrait tout simplement avoir des conséquences vitales.

Il faut donc trouver le moyen et la démarche pour entrer en communication avec le sujet sans le brusquer, ni lui faire peur mais bien en créant un une relation de confiance. La difficulté consiste à lui faire prendre conscience de l’intérêt à vivre en communauté et a progressivement de son isolement. Cette approche demande du tact, de la délicatesse et de solides connaissances en psychologie.

Des associations pour vous aider

Un peu partout en France, les choses s’organisent et les associations sont de plus en plus sensibilisés à ces cas de figure. Voici une liste non exhaustive d’associations qui peuvent vous venir en aide :

compagnons batisseurs