Syndrome de Diogène à Antony : un élan de solidarité de la part des jeunes du quartier

Dans le quartier de Noyer-Doré, à Antony, des jeunes se sont mobilisés pour aider Abdelhahim, un quinquagénaire à nettoyer son appartement. Le logement était depuis plusieurs années dans une insalubrité chronique due à l’état dépressif de cet ancien professeur de mathématiques qui rappelle le syndrome de Diogène.

Une tendance à l’accumulation de déchets qui rappelle le syndrome de Diogène

C’est grâce à des vidéos qui le tournaient en dérision sur le célèbre réseau social TikTok qu’Abdelhahim s’est fait connaître dans son quartier Noyer-Doré, à Antony. « Un de ses amis le filmait régulièrement. Il le tournait en dérision et lui était devenu la mascotte du quartier, surtout chez les jeunes », explique Aboubacar Diallo, l’un des jeunes du quartier à l’initiative de l’élan de solidarité.

L’ancien professeur de maths est atteint d’un syndrome mélancolique, qui rappelle fortement le syndrome de Diogène. Reconnue comme handicapé à cause de cette forme de dépression sévère dont il souffre et pour laquelle il a été reconnu handicapé, Abdelhahim s’est totalement laissé aller à un manque d’hygiène au point de laisser s’accumuler dans son domicile des amoncellements d’immondices.

« Je déprimais très fortement, je n’entretenais plus ma maison, les habitants du quartier l’ont su et ont décidé de m’aider », explique-t-il. « Ça faisait trois, quatre mois que je vivais comme ça », ajoute-t-il, même si selon le président de l’association Activ’Doré, Aboubacar Dembélé, venu lui aussi soutenir l’ancien professeur, le mal-être dure depuis 3 ou 4 ans.

La vidéo de trop qui va tout changer

Chauffeur de poids lourds, Aboubacar Diallo raconte : « Et puis un jour, il a pu rentrer chez lui et filmer l’intérieur. Il a partagé la vidéo, ça a eu l’effet d’un électrochoc. J’ai fait une story sur Snap. Je suis un peu influent dans le quartier, ça a vite fait réagir ».

Ensemble, Diallo et Dembélé décident d’agir pour sortir Abdelhahim de cette situation. « Nous avons fait un appel aux dons et nous avons récupéré 1 000 euros en quelques heures à peine », explique Dembélé. Rejoints par une dizaine d’autres jeunes du quartier, ils décident de vider l’appartement jusqu’à en remplir deux bennes.

Une entreprise spécialisée en nettoyage, en désinfection et en peinture est ensuite engagée par le groupe de jeune grâce à l’argent collecté pour remettre le logement à neuf.  Le président d’Activ’Doré précise : « On lui a même racheté des canapés d’occasion d’une marque de luxe, un nouveau frigo et de nouveaux vêtements ».

Alors que son logement est nettoyé et réaménagé, Abdelhahim a été logé à l’hôtel. « C’est la première fois qu’on me tend la main comme ça. Avant je roulais tout seul. Ces jeunes-là n’ont pas le verbe dans leur poche, ils m’ont dit de me ressaisir, ils m’ont reboosté, ce sont mes frères », explique-t-il.