Suivi psychologique : Comment sortir quelqu’un du déni ?

Pour faire face à un manque, une psychose ou à une situation, il arrive qu’une personne s’enferme dans le déni. C’est notamment le cas des « Diogène » qui adoptent cette stratégie de défense pour se protéger du monde. Alors, comment aider un homme ou une femme en situation de Diogène à sortir du déni ?

Qu’est-ce que le déni ?

Théorisée par Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, le déni est présenté comme un mécanisme inconscient de défense et de conservation visant à ne pas considérer une partie de la réalité. Le déni est donc une forme d’évitement, un refus de voir la réalité telle qu’elle est.

Ce refoulement inconscient peut ainsi faire suite à une émotion forte que la conscience ne parvient pas à interpréter. C’est le cas notamment lors de l’annonce d’une maladie grave à un patient ou suite au décès soudain d’un conjoint ou d’un enfant. Cela engendre une sensation permanente de stress, de danger. La conscience se réfugie alors dans le déni, ce qui permet de refuser la perception de la réalité et de rejeter ce qui est ressenti comme intolérable.

Des annonces aussi graves que celles énoncées précédemment ne sont pas les seules à déclencher un déni de la réalité. D’autres phénomènes plus longs à s’installer peuvent conduire à la nier de manière inconsciente. C’est par exemple le cas pour une personne ayant un problème d’alcoolisme ou en situation de Diogène.

Syndrome de Diogène : comment sortir une personne du déni ?

Sortir un « Diogène » du déni implique avant toute chose de parvenir à déceler une telle situation. Comme le rappelle régulièrement le Docteur Jean-Claude Montfort, le diagnostic ne peut pas toujours être posé.
En effet, une personne en situation de Diogène refuse toute aide : elle « ne demande rien, alors qu’elle semble avoir besoin de tout ». C’est d’ailleurs le critère principal de ce syndrome, auquel il faut ajouter trois critères secondaires, toujours poussés d’un extrême à l’autre :

  • la relation aux autres : philanthropie ou, le plus souvent, misanthropie (vie recluse) ;
  • la relation aux objets : entassement ou dépouillement ;
  • la relation à l’hygiène : excessivement propre ou abandon total de l’hygiène, tant pour soi que pour son environnement.

Quand un diagnostic ne peut être établi de manière certaine, notamment dans le cas d’un « Diogène propre », il est relativement complexe de savoir ce qu’il y a vraiment lieu de faire. Est-ce un choix de vie ou une situation de détresse ? Le seul moyen de s’en assurer est d’établir des contacts avec la personne.

En revanche, quand le diagnostic peut être posé sans la moindre équivoque possible, par exemple dans le cas d’un « Diogène sale et reclus », des solutions peuvent alors être envisagées. Celles-ci devront être adaptées à chaque individu, sans perdre de vue le respect d’autrui et de la liberté de chacun. Faire sortir du déni une personne en situation de syndrome de Diogène nécessite alors de nouer des rapports, de se rapprocher d’elle, mais également, de parvenir à franchir le seuil de sa porte.

Il s’agit donc d’un travail d’autant plus complexe dans le cas d’un Diogène misanthrophe (vivant reclus). A cela, il faut ajouter que, bien souvent, de telles situations ne sont décelées que tardivement, par exemple suite à un signalement des voisins pour mauvaises odeurs se dégageant d’un appartement ou à la suite d’un décès.

Dans ce cas, seul le dialogue et la confiance peuvent permettre à un Diogène de sortir du déni et d’accepter une aide médico-sociale. Par ailleurs, lorsque le syndrome est combiné à une souffrance ou un trouble psychique, l’hospitalisation peut être décidée. Toutefois, dans les faits, son application reste délicate, notamment en cas de misanthropie.